Rencontres photographiques de Montpellier / Exposition Le refuge
Présentation du projet
Il y a eu un accélérateur au projet que je voulais mener avec l’association Le Refuge. Ce fût la lecture du livre du photographe Jean-Marie Périer, Casse-toi !
Je me souviens tout particulièrement d’un passage dans lequel l’auteur, à partir de la situation que traversent les jeunes pris en charge par l’association, dénonce le caractère intrusif de la photographie et fait le constat de l’absurdité de toute image. Recueillir une trace écrite, un témoignage garant de l’anonymat, lui semble être la seule solution possible. Cette affirmation a provoqué en moi de l’incompréhension. La question que je me posais alors était de savoir pourquoi la photographie devrait faire retraite. En effet, « faire une photographie » pourrait permettre, non pas de dérober quelque chose ni de mettre en danger des individus, mais, au contraire, de produire du sens à partir d’une situation qui en est complètement dépourvue. La photographie ne peut-elle pas interroger la relation qu’elle entretient avec l’extériorité et, ce faisant, faire acte de création ? Il est nécessaire de se rappeler les mots de Jorge Semprun : « Un doute me vient sur la possibilité de raconter ». Ainsi, témoigner d’une expérience personnelle douloureuse nécessiterait de passer par une forme artistique qui, du fait de sa dimension allégorique, pourrait en faciliter sa représentation.
À travers le projet Refuge, le problème posé interroge le rapport que la photographie entretient avec l’extériorité dans sa capacité à faire advenir quelque chose. Autrement dit, cela revient à poser la question suivante : de quelle manière la photographie peut-elle être synonyme de fécondité ?
Entretien
Exposition
Livre d’artiste